Réserve Mastigouche (zone 13)
Lacs Houde, Écartant, Termites, Perdu
Groupe:  Pierre Galarneau, Patrick Vesnoc, Louis Dupuis, Jean McMurray
Période 1 (du 11 au 16 septembre)

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1999-  Le mirador de Jean

Évidemment, durant l'hiver, Louis et moi avions parlé de chasse et surtout des secteurs qui nous intéresseraient le plus advenant le cas où nous aurions le choix.  Parmi un bon nombre de zones intéressantes figuraient en tête de liste les secteurs 13 et 68.  De plus, la première semaine de chasse nous convenait le mieux.

Quelque temps après le tirage, Daniel Duval nous contacte et nous annonce qu'il a entre autres les zones 13 et 68 dans la première semaine.  Son choix n'est pas encore arrêté, mais bien qu'il soit sollicité de toutes parts, il nous concède le privilège d'être les premiers à opter oui ou non sur son secteur vacant.  Même si nous avons quand même un bon choix, nous acceptons sur le champ sa proposition.  Le lendemain, il est fixé :  il ira dans la 68.  Nous sommes très heureux, nous irons dans la 13.

Le secteur 13 est un secteur très peu chassé au cours des dix dernières années.   Il faut dire qu'il était très inaccessible et avait mauvaise réputation.   Mais des coupes de bois récentes avaient ouvert des chemins vers des parties inexplorées jadis en plus de fournir une nourriture de qualité aux orignaux du coin.   Nous misions là-dessus pour prévoir que ce serait intéressant d'y chasser.   En fait, il n'avait été chassé que dans la troisième semaine la saison précédente et le groupe de chasseurs que nous connaissions, même s'il n'avait pas frappé, avait vu beaucoup d'orignaux.

Jean avait réussi à avoir par Claude Bellemare une copie des chemins du coin et avait préparé comme d'habitude une carte détaillée de leur secteur.  La zone était parsemée de chemins forestiers qui donnaient accès à presque tout le territoire.   Nous piaffions déjà de hâte d'aller voir. . .  ce coin que nous ne connaissions pas.

Il y a longtemps que nous en parlions, mais cette année nous allons le faire :   aller à la pêche tôt en saison et dans un hébergement proche de notre zone de chasse.  Nous avons opté pour le chalet des lies # 6 durant la deuxième semaine.   Notre groupe était constitué de bien sûr, Louis et moi, Daniel Duval, un ami de Louis :  Steve Haddock et son père Sam.  Nous en avons profité pour faire une première reconnaissance du territoire.  Première constatation d'importance :   la plupart des chemins que nous avions rajouté sur notre carte étaient praticables en camion.  Bonne nouvelle !  Et de plus, nous avons aperçu bon nombre de pistes d'orignaux.  C'est encourageant.

Régis et son groupe ont obtenu la deuxième semaine dans la même zone.  Ils vont faire leur part de travail et vont aider à défrayer le coût des matériaux de construction des miradors ainsi que des salines.  Il faut dire qu'on s'attend à avoir beaucoup de travail étant donné que la zone n'était pas chassée auparavant.   Mais ça n'a pas l'habitude de nous effrayer.

Les premières visites du secteur sont surtout de la reconnaissance du territoire.   Nous avons bien l'intention de tout examiner avant de choisir l'emplacement des miradors.  Nous ne pouvons nous fier aux sites d'abattage des années précédentes étant donné qu'il n'y en a pas.  Mais quelques tournées de la zone nous ont fixé assez vite.  Voici un peu un aperçu de nos reconnaissances :  sur le ruisseau du lac Écartant se trouve un petit lac (lac des Tennites), très intéressant.  Une belle grandeur et à proximité de bûchés récents.  Il est d'ores et déjà convenu d'y installer un mirador.  Le sentier est aussi à faire mais il n'est pas très long.    

1999-  Le mirador de PierreDans le chemin qui mène au lac Perdu, au bas d'une côte, on dirait que les orignaux ont l'habitude de passer toujours là pour se rendre d'un côté à l'autre du ruisseau Houde.   Ce sera un autre site de chasse.  Les autres endroits que nous avons choisi sont dans des bûchés.  Daniel Pelletier et Paul Boulanger, qui trappent dans les environs depuis quelques années, ont remarqué une croisée de chemins particulièrement propice à l'observation des orignaux.  Pierre y installera sa cabane démontable qu'il a confectionnée l'an dernier.  Nous avons aussi "spotté" deux autres endroits où nous aimerions aménager des sites de chasse.  Si vous comptez bien, ça nous fait quatre miradors à construire en plus d'installer la cabane à Pierre.   À chacun de ces sites, nous aménagerons une saline, comme nous l'avions fait au cours des deux années précédentes.  À cette époque, peu de chasseurs utilisaient la saline comme moyen de chasse à l'orignal, mais cette méthode, comme vous le verrez au cours des années subséquentes, a connu une popularité toujours plus grandissante.

Nous avions aussi trouvé, sur le ruisseau qui se jette dans le ruisseau du lac Perdu, une baie que nous avons baptisé "Baie de la Banane" en raison de sa forme particulière.  Nous n'avons pas l'intention d'y faire un mirador mais bien d'aménager le sentier pour nous y rendre, au cas où...

Une bonne journée du mois de juin, nous avons organisé une véritable corvée pour construire les miradors. Y prenaient part :  les quatre chasseurs (Louis, Pierre, Patrick et Jean), évidemment Louis-Philippe et Léonce, Daniel Pelletier et Paul Boulanger, qui voulaient acquérir de l'expérience dans la construction de miradors, ainsi qu'un neveu de Patrick arrivé récemment de France.  Dans une même journée, avec ce groupe de joyeux lurons, nous avons construit les quatre miradors.  Et de plus, ils avaient belle gueule, tous en bois de sciage et très solides.

Nous sommes retournés souvent durant l'été pour constater l'évolution des changements dans les déplacements et aussi pour vérifier la fréquentation des salines.  Celle face à la cache à Louis semble la plus prometteuse.  Quelques orignaux mais surtout beaucoup de chevreuils la fréquentent régulièrement, et ce durant tout l'été.   Les autres sont plutôt tranquilles, quoique la saline du lac des Termites a commencé à être visitée assidûment vers la fin de l'été.  De plus, Patrick qui y chassera a obtenu un permis de femelle au tirage au sort.  Nous avons aussi aménagé comme il se doit les sentiers qui mènent à la Baie de la Banane et aux lac des Termites.

Un des derniers voyages de reconnaissance a été pour installer le mirador de Pierre.   À la croisée de deux chemins intéressants, il offre une vue magnifique en plus sur une portion de bûché régulièrement fréquenté.

Nous sommes prêts.  Ne reste qu'à attendre le début de la chasse.

VENDREDI 10 SEPTEMBRE

Seulement Louis et Jean se prévalent de l'option de monter la veille.  Pierre et Patrick iront les rejoindre le lendemain.  La chasse ne pourra commencer que lorsque tout ce beau monde sera dans la Réserve.  Mais Claude St-Onge avertira le gardien de l'hébergement des lies, où nous nous retirons cette année (au magnifique camp # 3 par surcroît), de sorte que Louis et Jean pourront commencer leur chasse dès l'arrivée des deux retardataires à l'accueil.  Cette année, Bounsoum,   Johanne, Dorlay ainsi qu'un oncle français de Patrick, Gérard, se joignent au groupe.  Les trois femmes quitteront le lundi alors que Gérard passera la semaine.  Louis et Jean profitent de ce vendredi tranquille pour souper en tête à tête avec leurs conjointes dans le splendide décor qu'offre le camp 3 sur le lac des lIes.

SAMEDI 11 SEPTEMBRE

1999-  Le mirador de LouisDès que Sylvain Ferland donne le feu vert, les deux nemrods s'élancent vers leur zone, accompagnés de leur conjointe.  Ils aimeraient bien faire la surprise à Pierre et Patrick d'arriver trop tard, mais ça ne fonctionne pas.  Il y a bien quelques pistes fraiches dans le chemin du lac Perdu et aussi face à la cache à Jean, mais elles sont de nuit.

Comme c'est la première journée de chasse, tout le monde s'installe à son "spot" de chasse désigné lors des explorations d'été.  On s'ajustera au fur et à mesure que la semaine avancera si jamais ça ne fonctionne pas.

Tous s'en retournent au chalet à l'heure limite sans vraiment rien à avoir à raconter qui puisse être intéressant.  Pierre a bien vu deux orignaux, un beau mâle et une femelle, mais c'était à l'extérieur de la zone et de nuit en plus.  Patrick nous concocte un autre souper gastronomique et Morphée nous tend les bras afin d'être frais et dispos pour le lendemain.

DIMANCHE 12 SEPTEMBRE

Départ de noirceur, le trajet nécessitant bien plus d'une demi-heure de route.  Au CB, nous avertissons Daniel, le frère de Jean, de nos déplacements afin d'éviter tout accident.  Eux chassent dans le secteur 27 et logent au lac Houde, de sorte que nous nous croisons tous les matins et tous les soirs.

Belle journée ensoleillée qui n'offre cependant pas grand chose à se mettre sous la dent.  Comme c'est tranquille de son côté, et considérant que Louis chasse quand même relativement près de lui, Jean en profite pour faire une visite de la zone à la fin de la journée.  Il se rend entre autres à la cache du chemin du lac Perdu et finit sa journée à la Baie de la Banane.  Mais rien à signaler.

Les autres chasseurs ont été plus patients à leur site de chasse mais n'ont pas été plus chanceux.

LUNDI 13 SEPTEMBRE

Autre réveil très matinal.  Mais les chasseurs en ont vu d'autres.  Chacun se dirige à sa place, bien décidé à y passer une partie de la journée.  De toute façon, on se retrouvera à midi car les trois femmes vont descendre en début d'après-midi, Dorlay étant montée avec son jeep.  C'est très tranquille un peu partout en ce matin.  Jean décide alors de sauter la montagne entre lui et Pierre au cas où les orignaux se trouveraient là. S'il n'en aperçoit pas un, peut-être pourra-t-il les faire déplacer ?  On trouve dans cette montagne beaucoup de signes de présence d'orignaux :  de la nourriture broutée à profusion, des pistes plus ou moins fraîches et d'excellents sites d'observation. On se promet bien d'y retourner.

Patrick va finir la journée à la Baie de la Banane mais pas plus de chance de ce côté.   Pierre et Louis demeurent assidus à leur poste de guêt.  On finira bien par apercevoir du poil...

MARDI 14 SEPTEMBRE

Nous étions conscients qu'il restait encore deux bonnes journées et demie de chasse mais Patrick a jeté une douche froide sur le reste du groupe en nous annonçant qu'il devait quitter en milieu de journée.  Non seulement perdait-on un chasseur mais en plus c'était celui qui détenait le permis de femelle.  Nos chances de réussite s'amenuisaient beaucoup avec son départ.  La confiance en a pris un sérieux coup.   Il avait préféré ne pas nous avertir à l'avance, croyant que nous aurions déjà frappé avant son départ devancé.  Mais ce ne fût pas le cas.

Après son départ, les trois membres restants du groupe ont fait des pieds et des mains pour tenter de localiser les orignaux.  On voyait bien des traces fraîches tous les matins, mais ces damnés fantômes semblaient invisibles de jour.

Louis et Jean ont passé l'après-midi à explorer un secteur que nous avions un peu délaissé lors des excursions d'été :  au bout complètement de la zone, de l'autre côté du lac Écartant.  Ils y ont trouvé des signes intéressants de la présence d'au moins un beau mâle.  Ils reviendront dans ce coin, c'est sûr.

MERCREDI 15 SEPTEMBRE

1999-  L'intérieur du chalet au lac des IlesDernière journée complète de chasse.  Nous ne sommes pas habitués à chasser si longtemps.   Dans les trois dernières années, nous n'avons jamais dépassé la deuxième journée.  Louis et Jean passent par leur poste d'observation le matin mais ont décidé de se rendre au bout de la zone pour y passer le reste de la journée.  Jean décide de retraverser la montagne mais plus haut que la dernière fois, de façon à ressortir plus loin dans le chemin, dépassé Pierre.  La tactique est bonne, car il voit beaucoup de signes de présence d'orignaux mais, malheureusement, il n'en voit pas un seul.  Louis le rejoint un peu plus tard et ils décident de se séparer le coin de façon à bien le couvrir.

Mais, en début d'après-midi, Pierre communique avec eux par radio.  Il leur annonce qu'il a vu une femelle pas bien loin de sa cache.  Les trois chasseurs conviennent alors de se rejoindre et de se concentrer dans le bout où Pierre a vu sa femelle, au cas où elle ne serait pas seule.  Jean suit la trace de l'orignale à travers le bûché pendant que les deux autres se "spottent".  Mais ils font chou blanc.

Pierre passera le reste de la journée dans son mirador pendant que Louis arpentera le chemin  qui longe le lac Écartant.  Après tout, c'est surtout dans ce coin-là qu'on observe des déplacements d'orignaux.  Jean opte pour le lac des Termites.   C'est là que la saline fonctionnait le plus en fin d'été.

Tout le monde est bien anxieux d'apercevoir un mâle ou d'entendre tirer un compagnon de chasse.  Mais tout est bien silencieux jusqu'à la tombée du jour...

JEUDI 16 SEPTEMBRE

Levée du corps à 4:00 heures du matin car le plan de match est tout tracé.  On récupère nos bagages tout de suite, on fait le ménage du chalet avant le début de la chasse.  Ainsi, nous n'aurons pas à revenir sur nos pas avant de redescendre à l'accueil.  Tout cela nous donnera au moins une bonne heure de chasse de plus.

Notre horaire est bien respecté et nous sommes sur place pour l'heure légale de chasse.   Jean va vérifier d'abord du côté du lac Perdu.  Mais il écourte sa visite car Louis lui signale par radio qu'une trace fraîche a attiré son attention.   L'orignal s'est dirigé dans ce que nous appelons le "Coeur", sorte d'enclave entre deux chemins forestiers.  Louis demande l'aide de Jean afin qu'il s'introduise dans le "Coeur" pour en faire sortir l'orignal car ce dernier semble encore y être.

La tactique est bien pensée mais ne donne pas les résultats escomptés.  De l'orignal, point... Pierre a sillonné la partie nord de la zone mais sans plus de chance.   Les trois chasseurs se retrouvent à la limite de la zone avant d'entreprendre le retour pour être à l'accueil avant midi.  On doit se rendre à l'évidence :   ce sera pour l'an prochain, on l'espère...

Au Pont du Bac, ils retrouvent plusieurs groupes de chasseurs qui eux aussi n'ont pu déjouer le Maître de la Forêt.  On se console en constatant parmi eux de très bons chasseurs à la légendaire réputation, entre autres Mario Dupuis et Daniel Duval.

 

Réserve Mastigouche - Zone 13


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