LES FONCTIONS

IMPORTANCE DES FONCTIONS

L'une des grandes difficultés des étudiants, lorsqu'ils doivent analyser une phrase ou accorder un verbe, se situe dans la méconnaissance des fonctions.

PREMIÈRE FONCTION : LE COMPLÉMENT DU NOM (OU DU PRONOM) :

L'ADJECTIF comme complément du nom.

Rappelons d'abord que l'ADJECTIF est un complément du nom et, en conséquence, il s'accorde en genre et en nombre avec ce (donneur d'accord).


CONSIGNE : Ajoutez l'adjectif (complément du nom) INTELLIGENT aux noms (donneurs d'accord) suivants :

La FILLE .
Le GARÇON .
Les ENFANTS .
Les FEMMES


LA PROPOSITION RELATIVE EN «QUI» comme complément du nom.

La proposition relative en QUI est également complément du et le verbe de cette dernière, comme l'adjectif, est influencé par ce nom, le QUI étant sujet du verbe. Trouver le nom ou le pronom qui est l'antécédent du pronom relatif QUI permet d'accorder le verbe de cette même proposition. En effet, le verbe d'une proposition relative en QUI s'accorde toujours avec l'antécédent du pronom relatif QUI, c'est-à-dire avec le ou le pronom qui le précède :


CONSIGNE : Accorde le verbe SAVOIR à l'indicatif présent en considérant l'antécédent du pronom relatif «QUI».

J'aime les JEUNES qui s'amuser sobrement.
J'aime l'ENFANT qui s'amuser sobrement.
J'aime CELUI qui s'amuser sobrement.

Pour bien démontrer que la proposition relative QUI SAVENT S'AMUSER SOBREMENT est complément du nom, on pourrait la remplacer par un adjectif de la même famille que l'adverbe SOBREMENT. J'aime les jeunes . Si l'adjectif est complémernt du nom, la proposition relative en «QUE» l'est également.

CONSIGNE : Accorde le verbe AIMER au présent de l'indicatif avec l'antécédent de QUI dans les proposition relatives suivantes.

C'est TOI qui la crème glacée.
C'est NOUS qui la crème glacée.
C'est MAXIME et KASANDRE qui la crème glacée.
C'est MOI qui la crème glacée.
C'est ALEXANDRA qui la crème glacée.
C'est VOUS qui la crème glacée.


LA PROPOSITION RELATIVE EN «QUE» comme complément du nom.

La proposition relative en QUE est aussi une proposition complément du . Mais si le «QUI» est le sujet (GNs) de cette proposition, le «QUE», quant à lui, en est le complément direct. Trouver le nom (l'antécédent du «QUE») dont la proposition relative est complément du nom permet alors d'accorder le participe passé conjugué avec l'auxiliaire AVOIR, car on sait que ce type de participe s'accorde avec le complément direct (CD).

CONSIGNE : Inscris le participe passé des verbes entre parenthèses en considérant l'antécédent du pronom «QUE».

La FILLE que j'ai (voir) était Marianne.
Les ENFANTS que j'ai (entraîner) étaient ceux de Marianne.
Les BAGUES que j'ai (essayer) étaient celles de Marianne.
Le CRAYON que j'ai (emprunter) était celui de Marianne.

Les exemples qui précèdent démontrent bien l'importance de reconnaître les compléments du nom, car ces compléments du nom, qu'il s'agisse de l'adjectif, du verbe dans une proposition en «QUI» ou du participe passé dans une proposition en «QUE» sont tous influencés par le nom. Nous verrons quelques autres cas de «complément du nom» dans le chapitre qui suit.


SECONDE FONCTION : LE GNs (LE SUJET)

Trouver le GNs pour accorder LE VERBE.

Il faut savoir trouver le sujet (GNs) dans une phrase, car tous les verbes, sauf les participes passés avec «AVOIR» ou les participes passés des verbes accidentellement pronominaux, s'accordent avec celui-ci.

CONSIGNE : Conjugue les verbes «s'amuser» et «travailler» au présent de l'indicatif dans chacune des phrases qui suivent.
JE m'amuse et travaille.
Tu et .
LES ÉLÈVES et .
NOUS et .
VOUS et .
MARIE et .


Trouver le GNs pour accorder LE VERBE DANS UNE PROPOSITION EN «QUI»

Il faut aussi se rappeler, comme dit précédemment dans la fonction COMPLÉMENT DU NOM, que le pronom relatif «QUI» est le sujet (GNs) du verbe, et que, si l'on veut savoir comment accorder le verbe, il faut trouver l'antécédent du pronom relatif QUI, c'est-à-dire le nom ou le pronom qui précède ce pronom QUI.

CONSIGNE: Accorde le verbe miauler au présent de l'indicatif dans les deux phrases qui suivent.
(Je miaule, tu miaules ...)
LES CHATS qui sont des chats errants.
LE CHAT qui est un chat errant.

Trouver le GNs pour accorder LE PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC «ÊTRE».

CONSIGNE : Accorde le participe passé du verbe INTÉRESSER employé avec «ÊTRE» dans les phrases qui suivent.

IL est .
ELLE est .
LES ENFANTS sont .
LES FILLETTES sont .

Trouver le GNs pour accorder LE PARTICIPE PASSÉ D'UN VERBE ESSENTIELLEMENT PRONOMINAL.
Un verbe essentiellement pronominal est un verbe qui ne se conjugue pas sans la particule SE ou S' : «Il s'absente»; on ne peut dire «Il absente».

CONSIGNE : Accorde le participe passé des verbes essentiellement pronominaux dans les phrases qui suivent.

IL s'est absent (s'absenter)
ELLE s'est absten (s'abstenir)
ILS se sont accroup (s'accroupir)
ELLES se sont acharn (s'acharner)

Les exemples qui précèdent démontrent bien l'importance de reconnaître le GNs, car celui-ci influe sur l'accord du verbe, sur celui du verbe dans une proposition relative en «QUI», sur celui du participe passé employé avec «ÊTRE» et celui du participe passé des verbes pronominaux.


TROISIÈME FONCTION : L'ATTRIBUT DU SUJET

L'attribut du sujet est un élément qu'on attribue au sujet. Il accompagne des verbes comme ÊTRE, SEMBLER, DEVENIR, DEMEURER, RESTER, PARAÎTRE, APPARAÎTRE, etc.

Il s'accorde en genre et en nombre avec le sujet (GNs), s'il est un ADJECTIF.
Il ne s'accorde qu'en nombre s'il s'agit d'un NOM.
Il est invariable (n'ayant aucun lien d'accord avec le sujet) s'il s'agit d'un GROUPE PRÉPOSITIONNEL.

CONSIGNE : Accorde les attributs du sujet en lettres majuscules et entre parenthèses.

LA LETTRE paraît (INTÉRESSANT).
LE LIVRE est (INTÉRESSANT).
LES HISTOIRES restent (INTÉRESSANT).
LES RÉCITS demeurent (INTÉRESSANT).
LES MESSAGES sont des (LETTRE).
ILS semblent EN (VISITE).


QUATRIÈME FONCTION : LE COMPLÉMENT DIRECT DU VERBE (CD)

Comme vu précédemment, tous les participes passés avec «AVOIR» s'accordent avec le complément direct (CD), si celui-ci se situe avant le participe passé. Il faut donc savoir le reconnaître.

CONSIGNE : Accorde les participes passés avec «AVOIR» dans les phrases suivantes.

Le PASSANT que j'ai rencontr semblait perdu.
La PASSANTE que j'ai rencontr semblait perdue.
Les PASSANTS que j'ai rencontr semblaient perdus.
Les PASSANTES que j'ai rencontr semblaient perdues.

Les participes passés des verbes accidentellement pronominaux (verbe qui se conjuguent tout autant avec la particule SE que sans cette particule : ils aiment et ils S'aiment) s'accordent aussi avec le complément direct (CD), si celui-ci se situe avant le participe passé. Ce complément direct est, pour la plupart du temps, la particule SE.

CONSIGNE : Accorde les participes passés des verbes accidentellement pronominaux dans les phrases suivantes.

Le passant «- S'est regard dans la vitrine. (Le passant a regardé S' qui correspond à lui-même.)
La passante «- S'est regard dans la vitrine. (La passante a regardé S' qui correspond à elle-même.)
Les passants «- SE sont regard dans la vitrine. (Les passants ont regardé SE qui correspond à eux-même.)
Les passantes «- SE sont regard dans la vitrine. (Les passantes ont regardé SE qui correspond à elles-même.)

Les exemples qui précèdent démontrent bien l'importance de reconnaître le complément direct (CD), car celui-ci influe sur l'accord du participe passé employé avec «AVOIR» et sur celui du participe passé des verbes accidentellement pronominaux.


CINQUIÈME FONCTION : L'ATTRIBUT DU COMPLÉMENT DIRECT

Comme l'attribut du sujet, qui complète le sujet, l'attribut du complément direct est un mot ou un groupe de mot qui, lui, complète le complément direct. L'attribut s'accorde donc avec ce complément direct. Le complément direct est alors toujours l'un des pronoms personnels suivants : L', LE, LA, LES. Or, ce pronom personnel remplace toujours un nom que l'on retrouve normalement en début de phrase. Ces attributs sont généralement amenés par des verbes attributifs comme SENTIR, TROUVER, JUGER, DÉSIGNER, QUALIFIER, etc.

Cette CARICATURE, je L'ai trouvée amusant. (J'ai trouvé amusante le pronom personnel L' qui a comme antécédent le nom caricature).
Ces ENFANTS, je LES ai tous sentis inquiet. (J'ai senti inquiets le pronom personnel LES qui a comme antécédent le nom enfants.)


SIXIÈME FONCTION : LE COMPLÉMENT INDIRECT (CI)

On fait souvent l'erreur d'accorder un participe passé avec «AVOIR» ou le participe passé d'un verbe pronominal avec le complément indirect au lieu du complément direct. On sait que le complément indirect est toujours amené par une préposition (À, DE, POUR, SANS, etc.).

Nous avons vu précédemment que le participe passé des verbes accidentellement pronominaux s'accordait avec le complément (généralement le S' ou le SE). Si nous prenons comme exemple «JEAN S'est coup» le participe passé s'écrirait ainsi parce que le S' est le complément direct et correspond à JEAN lui-même.

Mais qu'en est-il dans l'exemple «LA MAIN que JEAN S'est coupÉ (ou coupÉE)»?

On pourrait tout aussi bien dire «JEAN A COUPÉ QUELQU'UN», à savoir S' ou LUI-MÊME que «JEAN A COUPÉ QUELQUE CHOSE», à savoir LA MAIN. S'il s'agit de S' ou de LUI-MÊME, on écrirait coup ; s'il s'agit de la main, on écrirait coup. En réalité, on devrait dire que JEAN S'EST COUPÉ LA MAIN À LUI-MÊME. Conséquemment, MAIN est complément direct et commande l'accorde du participe passé, tandis que le S', qui a comme antécédent JEAN, est complément indirect et ne commande pas l'accord du participe passé du verbe accidentellement pronominal.

Le participe passé du verbe accidentellement pronominal «COUPÉ» doit donc s'écrire «coup» dans l'exemple précédent.


SEPTIÈME FONCTION : LE COMPLÉMENT D'AGENT

Le complément d'agent nous permet de savoir qu'un verbe doit être conjugué à la forme passive (en opposition à la forme active), la forme passive étant une forme où le complément direct de la forme active devient le GNs (le sujet) et où le GNs de la forme active devient le complément d'agent. Ce complément d'agent est presque toujours précédé de la préposition PAR. Si ce n'est pas le cas, c'est que l'agent est sous-entendu. La forme passive est toujours conjuguée avec l'auxiliaire «ÊTRE».

Forme ---» Des pompiers d'expérience ont éteint l'incendie.
Forme ---» L'incendie a ÉTÉ éteinte PAR des pompiers d'expérience.
Forme ---» L'incendie a ÉTÉ éteinte (si elle a été éteinte, elle l'a forcément été PAR quelqu'un ou PAR quelque chose).


HUITIÈME FONCTION : LE COMPLÉMENT DE PHRASE (Compl. P)

On sait que le complément de phrase (ou circonstanciel) peut être DÉPLACÉ dans une phrase. C'est d'ailleurs l'une des manières de savoir s'il est complément de phrase. Si l'on amène un complément de phrase en début de phrase, il ne faut toutefois pas oublier de le séparer du GNs (sujet) par une VIRGULE.

CONSIGNE : Retranscris la phrase suivante en déplaçant le complément de phrase en début de phrase (ne pas oublier la virgule et le point final).

Je l'ai revu EN AVRIL DERNIER.



NEUVIÈME FONCTION : LE COMPLÉMENT DE L'ADJECTIF

Une proposition complétive peut être amenée par un adjectif et non seulement par un verbe. Elle devient alors une proposition complétive complément de l'adjectif. D'ailleurs, en réduction de phrase, on pourrait remplacer cet adjectif par un verbe correspondant, ce qui démontre bien que la proposition qui suit est une proposition complétive.

CONSIGNE : Remplace le verbe attributif «ÊTRE» et l'adjectif «MALHEUREUX» par le verbe «PLEURER» au présent de l'indicatif, pour obtenir une phrase qui a sensiblement le même sens.
Ils sont MALHEUREUX que l'enseignant quitte l'école.
Ils le départ de l'enseignant


DIXIÈME FONCTION : LE COMPLÉMENT DU PRÉSENTATIF

Certaines propositions relatives sont amenées à l'aide de présentatif (c'est ... qui, c'est ... que, il y a, voici, voilà, etc.). Certains accords sont reliés aux compléments de ces présentatifs.

Et VOICI qu'est termin «la réunion». (Voici PRÉSENTE ce qui est terminé.)
C'EST «la mort» QUI (faire, ind. présent) son nid. (L'accord du verbe se fait toujours avec l'élément situé entre le C'EST et le QUI.)


ONZIÈME FONCTION : COMPLÉMENT DU VERBE IMPERSONNEL

Le complément du verbe impersonnel a fort peu d'incidence sur l'accord du VERBE ou d'un autre mot, mais il est bon de savoir qu'il amène habituellement un verbe conjugué au subjonctif.

Il fallait QUE NOUS (sortir, subj. présent).