La
race " Lutin "
La poule idéale pond beaucoup, se développe rapidement
et possède une chair abondante, exquise et tendre … tout
en étant frugale.
Des facteurs esthétiques peuvent également intéresser
les éleveurs.
En Europe, beaucoup de régions ont leur propre race de
poules, de vaches, etc.
Ici, à la ferme, j’essaie de « créer » ma propre race :
la race « Lutin ».
En fait, l’exercice vise d’abord et avant tout à
observer comment les caractères se transmettent d’une
génération à l’autre. Comment ils se fixent.
Je n’ai aucune formation en génétique. Je m’amuse,
simplement.
J’ai commencé le processus en 2009 à partir de 2
souches : une souche de poules naines (dites Bendy ou
Bantam) et une souche Améraucana.
La race Améraucana vient du Chili et a comme
caractéristiques spécifiques d’avoir très peu de crête
et de donner des œufs turquoises. Quelle autre couleur
d’œufs pouvait convenir à la race « Lutin »!?!
À l’expérience, je me suis aperçu que la chair de mes
deux souches était on ne peut plus dure et raide. À la
cuisson, les muscles se détachaient également très
difficilement des articulations. En outre, relativement
peu de viande sur les os. Autrement dit, pour le
commerce, complètement inintéressant de ces points de
vue. La seule qualité à conserver : le peu de gras des
carcasses. À peine, disons, une cuillérée à thé par
individu.
Les poules naines provenaient d’un élevage complètement
croisé c’est-à-dire où il n’y avait pas de race
spécifique. L’accouplement des sujets se faisait de
façon aléatoire, sans but précis. Une espèce d’ONU si
l’on veut! Les sujets avaient également accès à volonté
à l’extérieur, hiver comme été. Donc, beaucoup de
vigueur et de rusticité
Les poules Améraucana ont été acquises d’un voisin
éleveur d’oiseaux de race. J’avais incubé les œufs
moi-même.
Caractéristiques recherchées
À l’origine, je voulais obtenir la couleur turquoise
(bleue verte) des œufs et la quasi absence de crêtes de
la race Améraucana. De la souche de volailles naines, je
voulais perpétuer la rusticité et la capacité des poules
à couver naturellement.
Par la suite, d’autres facteurs ont attiré mon intérêt
comme la couleur des pattes, la barbe et la moustache,
la largeur de la poitrine, les qualités de ponte, de
chair, le flegme, la frugalité et la capacité à se
développer, devenir adulte rapidement.
À l’heure actuelle (2013), deux coqs et douze poules ont
le phénotype (aspect extérieur) recherché. Ce ne sont
encore que des hybrides.
Ponte
Idéalement, j’aimerais que la poule « Lutin » soit une
bonne pondeuse et que les œufs soient intéressant
commercialement parlant. Donc, je recherche des œufs de
calibre moyen à gros dès la première année. Pour ce
faire, j’ai croisé un coq avec des poules Light Sussex,
race réputée pour sa ponte (250 œufs/an, calibre moyen à
gros).
Chair
Utile pour donner la ponte, la race Light Sussex est
aussi intéressante en ce que les individus ne sont pas
très gros rendus à l’âge adulte : 4-5 livres pour le
coq, une livre de moins pour la poule. La maturité
corporelle peut s’obtenir en six mois. Cependant, la
chair est aussi dure et ferme que l’Améraucana et les
poules de petit gabarit.
Il me faut donc améliorer grandement les qualités de
viande. Je tente d’aller chercher ces caractéristiques
chez deux races : la Plymouth Rock grise et la
Chantecler blanche. Ce sont les deux races de poules
fermières que j’ai goûtées qui donnent des spécificités
recherchées c’est-à-dire la tendreté et une plus grande
abondance de chair.
À suivre...
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