LE CHOIX DU TYPE DE CAFS: FLUIDITÉ
La mousse augmente le temps d’exposition de l’agent d’extinction en plus d’augmenter sa surface en contact avec la chaleur. L’effet du temps d’exposition est encore plus marqué sur une surface verticale. Il ne faut pas oublier le fait que l’émulseur auquel l’eau est mélangée a des affinités qui permet de se rattacher au niveau moléculaire au carbone provenant des sous- produits de combustion. La diminution de la tension de surface permet la meilleure pénétration du combustible. Finalement, on isole le combustible à un apport d’oxygène par la couverture de mousse formée. Une mousse peut se maintenir en place lorsque la surface est de moins de 212°F. La mousse agit sur les trois côtés du triangle du feu :
- Combustible : effet mouillant et empêche les rallumages sur une période prolongée;
- Chaleur: diminution de la chaleur grâce à l’évaporation de l’eau et empêche la propagation de la chaleur par rayonnement et convection par sa structure de bulles;
- Comburant (oxygène) : grâce à la couverture de mousse en créant une barrière qui limite l’apport en oxygène.
Lorsqu’une bulle s’effondre, son eau est libérée et augmente en température jusqu’à évaporation. Grâce à la gravité, une autre bulle vient prendre sa place et ainsi de suite. La mousse agit comme un réservoir d’eau qui se libère petit à petit, évitant le ruissellement en surface. L’injection d’air dans la solution moussante représente la mousse de Classe A. Il faut comprendre qu’une mousse de qualité forme des bulles de faible dimension et uniformes. Autrement, la structure de la mousse se défait rapidement en libérant de manière plus ou moins rapide l’eau. Le choix de la lance et du diamètre du tuyau deviennent importants car si nous créons une obstruction ou un trop grand rétrécissement à l’écoulement, il y aura une diminution d’efficacité. La structure des bulles sera affectée en plus de diffuser le jet à la sortie de la lance et de diminuer sa portée. Il est à noter que l’air ne doit jamais être injecté sans émulseur et que c’est le dernier élément à ajouter à la séquence d’opération et le premier à être retiré afin d’éviter les jets saccadés.
La mousse de Classe A (avec air comprimé) est du type à faible expansion et un foisonnement maximal de 20:1; c’est la loi de Boyle qui dicte le comportement lors de l’injection de l’air. Il existe trois fluidités typiques. Selon le cas, on retirera de l’eau afin d’obtenir le mélange désiré. Ainsi la différence entre les types de mousse est relative à la proportion d’eau et d’air contenue dans la solution aérée. Le temps de drainage de la mousse est supérieur car, suite au retrait de l’eau, l’air s’injecte en plus grande quantité. Le résultat est un moussage encore plus important. La mousse de Classe A se caractérise par son foisonnement, sa pénétration et son temps de drainage et sa fluidité. La mousse de Classe A peut être mélangée sur mesure afin de combler différents besoins, selon la situation :
Les zones exigeant une pénétration maximale
La mousse mouillée est formée de très petites bulles. Elle prend moins de volume car elle contient moins d’air, elle est très liquide. L’eau contenue dans la mousse mouillée se libère relativement vite et elle pénètre très facilement les combustibles. La mousse mouillée a une forte concentration en eau et un taux d’écoulement très rapide. Elle a un foisonnement inférieur ou égal à 5:1 et un temps de drainage inférieur ou égal à 30 secondes. La mousse mouillée a la consistance d’une crème à café. Elle doit être préconisée pour l’attaque initiale et les incendies en profondeur pour une pénétration maximale.
Les zones exigeant une adhérence maximale
La mousse sèche est formée de grandes bulles uniformes et prend un plus grand volume causé par la faible concentration d’eau et un fort pourcentage d’air. Son faible taux d’écoulement lui permet de rester collée aux surfaces pour des périodes prolongées. Sa longévité et son adhérence sont exceptionnelles et très efficaces sur les surfaces verticales. On l’emploie pour la protection sur des surfaces qui n’absorbent généralement pas l’eau ou pour un besoin d’adhérence maximale. D’un foisonnement supérieur à 10:1 et d’un temps de drainage supérieur à celui de la mousse mouillée soit entre 90 et 120 secondes, la mousse sèche a une texture de crème à raser. Une surface poreuse permet à la mousse de pénétrer. Une surface non poreuse ne permet pas à l’eau d’être absorbée par le matériel de construction comme par exemple le verre, le vinyle, le béton, etc.
Les zones exigeant un équilibre entre la pénétration et l’adhérence
Le dernier type de mousse est le milieu des deux premières. La mousse moyenne est utilisée pour une bonne pénétration tout en lui permettant d’avoir une bonne adhérence. Elle permet de recouvrir et de mouiller le combustible uniformément. Pour une mousse moyenne, il faut être en mesure d’équilibrer les concentrations d’air et de concentré de mousse. Elle a un foisonnement variant de 5:1 à 10:1 et un temps de drainage entre 30 et 90 secondes. La mousse moyenne a une apparence laiteuse.
Le temps de drainage, joue un rôle important dans l’efficacité de la mousse. Les bulles formées par la mousse commencent à se décomposer dès l’application de la mousse. Ce processus permet à la mousse de relâcher de l’eau et de mouiller le combustible. Une manière de mesurer la stabilité de la mousse est de calculer la rapidité avec laquelle les bulles se décomposent. Un court temps d’écoulement signifie un mouillage rapide. Un long temps d’écoulement signifie que la mousse retient l’eau et qu’elle forme une couche isolante pendant une longue période avant que l’eau ne soit relâchée. La décomposition de la couche de mousse est grandement affectée par la chaleur se dégageant de l’incendie, la hauteur du front de flamme (incendie de broussailles) et la température ambiante de l’air et le vent.
Le tableau ci-dessous représente une synthèse des éléments sans traiter des mousses à moyen et haut foisonnement qui sont produites avec d’autres techniques. Lorsque la lance aspirante est possible, on peut utiliser une lance avec ajutage approprié. La lance standard représente une lance conventionnelle sans système d’aspiration offrant une meilleure portée et un ajustement du patron du jet.
